Les talibans ont conquis tout l’Afghanistan, y compris Kaboul où le régime a annoncé la mise en place d’un gouvernement de transition sous leur contrôle, ce dimanche. Les Etats-Unis déploient un contingent pour sécuriser l’évacuation de ses ressortissants. L’Afghanistan risque de devenir un « trou noir » de la géopolitique mondiale.
Une débâcle stupéfiante. Un château de cartes. Les talibans se sont emparés en dix jours de toutes les grandes villes afghanes, après la prise de Kandahar et Mazar-i-Sharif, samedi, et de Jalalabad dimanche matin. Alors que la capitale Kaboul était la seule à encore leur échapper dimanche matin, le ministre de l’Intérieur, Abdul Sattar Mirzakwal, a annoncé la formation d’un gouvernement intérimaire sous leur contrôle pour un « transfert pacifique du pouvoir ».
Plusieurs ministres ont fui le pays, tout comme le président Ashraf Ghani. « Les talibans ont gagné », a reconnu ce dernier dans un message publié sur Facebook. Sans préciser où il se trouvait, il s’est déclaré convaincu que « d’innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite » s’il était resté. Les talibans sont désormais « responsables de l’honneur, de la possession et de l’auto-préservation de leur pays », a-t-il ajouté.
Un porte-parole des insurgés, Suhail Shaheen, a confirmé à la BBC qu’ils escomptaient un transfert pacifique du pouvoir “dans les prochains jours”. “Nous voulons un gouvernement inclusif (…) ce qui veut dire que tous les Afghans en feront partie“, a-t-il affirmé. Le porte-parole du groupe a également assuré que les ambassades internationales et leurs employés ne seront pas ciblés par les combattants talibans et qu’ils devraient rester dans le pays.
“Il n’y a aucun risque pour les diplomates, les organisations humanitaires, personne. Ils devraient tous continuer à travailler comme ils l’ont fait jusqu’à présent. Aucun mal ne leur sera fait, ils devraient rester”, a-t-il insisté.