Edito
L’un des actes forts posés par les autorités de la
transition guinéenne, c’est bien la moralisation de la vie
publique. Le président de la transition, le colonel Mamadi
Doumbouya, ne se fait pas prier pour sanctionner tous
les cadres qui, de près ou de loin, sont liés à des affaires
de détournement de deniers publics. Les cas de
limogeage dans ce sens ne se comptent plus.
Le jeudi 17 mars 2022, dans des décrets lus à la
télévision nationale, le président-colonel a ainsi limogé le
Directeur Général de l’Institut National de Santé Publique
(INSP), Pr Abdoulaye Touré et le Directeur général
d’Electricité de Guinée (EDG), Bangaly Maty pour des
faits présumés de détournements de deniers publics,
faux et usage de faux, faux en écriture, complicité. Ces
deux cadres viennent s’ajouter à une liste de hauts
cadres déjà relevés de leurs fonctions respectives pour
des faits similaires. Parmi eux, l’on peut citer
notamment: M. Sékou Mohamed Sylla, Directeur général
de l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption et
Promotion de la Bonne Gouvernance; M. Moussa Diallo,
Directeur général du Fonds d’Appui à la Promotion du
Gaz Butane; M. Kaba Diakité, Directeur général de
l’Office National de la Promotion de l’Artisanat;
M. Famoudou Kourouma, Administrateur général de
l’ACGP; M. Cheick Souaré, Directeur général de
l’Agence Guinéenne pour le Financement du
Logement; M. Mamadi Kakoro, Directeur général
du Projet d’Interconnexion Electrique; M. Abass
Bangoura, Directeur général du Bureau Guinéen du Droit
d’Auteur; M. Aboubacar Sidiki Dounoh, Directeur
général du Fonds National de l’Urbanisme et de
l’Habitat; et M. Aly Condé, Directeur général de l’Agence
Nationale de Promotion Rurale et du Conseil Agricole.
Pour rappel, au lendemain de sa prise du pouvoir, le
colonel Mamadi Doumbouya a indiqué que la justice
demeurera la boussole pour tout le monde pendant cette
transition. Et il faut reconnaître qu’à ce jour le tombeur
d’Alpha Condé a posé des actes dans le cadre du
renforcement et de la qualification de l’appareil judiciaire
pour s’attaquer aux nombreux dossiers pendants devant
les juridictions du pays. La Cour de répression des
infractions économiques et financières (CRIEF) a été
mise en place pour traquer et traduire en justice toutes
celles et tous ceux qui se sont rendus coupables ou qui
se rendront coupables de crimes économiques dans
l’exercice de leurs hautes fonctions au sein de
l’Administration publique. Espérons toutefois que les
choses se feront dans les règles de l’art pour éviter de
faire du tort à des innocents.
Aminata Camara