Les fidèles musulmans de Guinée, à l’instar de leurs
coreligionnaires du monde entier, ont débuté le mois
saint de ramadan le samedi dernier. Un mois qui
s’annonce cette année dans un contexte plutôt difficile
pour beaucoup de ménages. Les Guinéens, on le sait,
dans leur écrasante majorité, se réclament de la
religion musulmane dont l’un des cinq piliers est le
jeûne. Depuis le samedi 2 avril, comme indiqué plus
haut, les fidèles musulmans de Guinée, dans leur
ensemble, observent le jeûne. Pendant une trentaine
de jours, ils doivent s’abstenir de boire ou de manger
du lever au coucher du soleil comme le recommande
l’islam. Ils doivent également se passer de toute
activité illicite du point de vue religieux. Il y a lieu de
reconnaître cependant que pendant ce mois saint de
Ramadan, les ménages font face à une augmentation
substantielle de leurs dépenses. Et pour ne rien
arranger, certains commerçants véreux mettent cette
période à profit pour fixer les prix de leurs articles de
façon totalement fantaisiste. Le paradoxe est que tous
ces commerçants se réclament de la religion
musulmane. Sous d’autres cieux, les bonnes initiatives
se multiplient dans le domaine du commerce pour
soulager les fidèles musulmans pendant le mois saint
de Ramadan. Mais en Guinée, c’est le contraire que
l’on constate. Chaque année, le gouvernement, à
travers le ministère du Commerce, tente, dans la
mesure du possible, de prendre des mesures
concourant à réduire ou à stabiliser les prix des denrées
de première nécessité pendant le Ramadan. Parmi ces
denrées, l’on peut citer notamment le sucre, le riz, la
viande, le poisson, l’huile, le pain, le lait. Après un mois
de jeûne, les fidèles musulmans doivent aussi faire face
aux nombreuses dépenses liées à la célébration de l’Aïd
el Fitr ou la fête marquant la fin du carême musulman.
Un véritable casse-tête financier pour les pères et les
mères de famille qui, malgré leurs maigres revenus, se
voient dans l’obligation de faire face aux dépenses
inhérentes à la célébration d’une fête comme l’Aïd el
Fitr : achat d’habits et de chaussures pour les enfants,
coiffure, préparation du repas de fête, déplacements
pour les salutations d’usage chez les parents et les
beaux-parents. Nous ne pouvons que souhaiter bon
début de Ramadan à tous les fidèles musulmans en
général et ceux de la Guinée en particulier. Espérons
que l’accord signé entre le tout nouveau bureau de la
Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat et le
gouvernement, à travers le ministère du Budget, sera
respecté à la lettre pour soulager le panier de la
ménagère pendant ce mois saint de Ramadan. Le CNRD
et son gouvernement devraient y veiller pour ne pas
laisser les pauvres populations à la merci des
commerçants qui se plaisent impunément à dicter leur
loi sur le marché.
Aminata Camara