Dans une tribune intitulée ‘’Pour une transition apaisée, un Premier ministre ne doit pas dire ça’’ et
publiée dans la presse, Ahmed Tidiane Sylla de l’UFR, par ailleurs conseiller national de la transition a réagi à ce que beaucoup appellent le discours polémique que le Premier ministre Mohamed Béavogui a tenu à N’zérékoré.
« Pour une transition qui se veut apaisée et que malgré les valeurs et principes prônés à l’article premier de la Charte de la Transition qui fait office de Constitution pendant cette période charnière, ajoutés à cela les articles 2 et 8 qui stipulent respectivement ceci:
« – le renforcement de l’indépendance de la justice et de la lutte contre l’impunité ; la promotion et la protection des Droits de l’Homme et des libertés publiques.
- les Libertés et droits fondamentaux sont reconnus et leur exercice est garanti aux citoyens dans les conditions et les formes prévues par la loi. Aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains. »
Il est inadmissible que le Premier Ministre, Chef du 3eme organe de cette Transition, tienne de tels propos qui ne sont pas de nature à rassurer et complètement inopportuns. Citation : «Est-ce que vous allez accepter de continuer à vous faire tuer pour quelqu’un ? Sortez de ça ! Ne mourez pas pour quelqu’un ! Mourrez pour vous mêmes», en s’adressant à la jeunesse de la ville de N’Zérékoré, concernant les manifestations.
Ceci n’est t-il pas en porte-à-faux avec l’esprit de refondation de l’Etat et de la rectification institutionnelle prôné par le CNRD, si je m’efforce de comprendre ?
En tout cas, les raisons évoquées dans le discours du Colonel, le 5 septembre 2021, pour justifier la prise du pouvoir, sont clairement traduites dans le préambule de la Charte de Transition en ces termes. Je cite :
« – Considérant les cas de violations répétées des Droits de l’Homme et des libertés individuelles et collectives, qui ont endeuillé des familles et causé des handicaps à des milliers de femmes et de jeunes guinéens en particulier ;
- Réaffirmant notre attachement aux valeurs et principes démocratiques tels qu’inscrits dans la charte des Nations-Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l’Hommes du 10 décembre 1948, la Charte Africaine, des élections et de la gouvernance du 30 janvier 2007 de l’Union Africaine, ainsi que le Protocole A/SP1/12/01 du 21 décembre 2000 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance et les élections. »
Ces propos sont gravissimes et ne sont pas rassurants, Monsieur le Premier Ministre.
Changez de discours ! », a écrit Ahmed Tidiane Sylla,
Conseiller National.
Mohamed Sylla