C’est le 25 mai 1963 que l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A) a été portée sur les fonts baptismaux à Addis-Abeba (Ethiopie), en présence d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Parmi ces chefs d’Etat, l’on peut citer entre autres l’Empereur Haile Selassie d’Ethiopie, Sékou Touré de Guinée, Kwame Nkrumah du Ghana, Modibo Keïta du Mali, Félix Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire, Léopold Sédar Senghor du Sénégal. A sa création, l’un des tout premiers objectifs de l’organisation était l’émancipation de tous les territoires africains. De 1963 à ce jour, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Sous l’impulsion de Mouammar Kadhafi, l’O.U.A a par la suite changé de nom et s’est fixé de nouveaux objectifs pour devenir l’Union africaine. Un changement de nom qui, malheureusement, n’a pas contribué jusqu’ici à résoudre efficacement et promptement les problèmes de tous ordres auxquels les Africains sont confrontés. En 2011, l’Union africaine a assisté, impuissante, à la mort de Kadhafi suite à l’intervention des forces de l’OTAN en Lybie. En Côte d’Ivoire, l’organisation continentale n’aura joué qu’un rôle marginal dans la résolution de la sanglante crise postélectorale de 2010. Aujourd’hui, c’est la guerre contre les Jihadistes qui trouble le sommeil des Africains. Mais l’on est au regret de constater que dans la gestion de ces différents dossiers brûlants, l’Union africaine est loin de jouer un rôle de premier plan. Pour des raisons inavouables, on semble laisser le soin aux anciennes puissances coloniales ou aux Etats-Unis de prendre des initiatives en lieu et place des Africains dans lesdits dossiers. N’eût été l’intervention des troupes françaises et tchadiennes en 2012, les jihadistes d’Aqmi et du Mujao se seraient emparés facilement de la partie sud du Mali. Aujourd’hui, ce sont les mercenaires russes de Wagner qui volent au secours du Mali et de la Centrafrique pour éviter que ces deux pays ne s’effondrent. Ce qui, de l’avis de nombreux observateurs, n’est pas de nature à donner à l’Afrique l’image d’un continent prêt à se prendre en charge dans tous les sens du mot. Les chantres du panafricanisme, comme Sékou Touré, pouvaient-ils cautionner ce que d’aucuns qualifient aujourd’hui de tentative de recolonisation de l’Afrique par les anciennes puissances coloniales ? Non ! Mais autres temps autres mœurs, dit-on. Le panafricanisme et le nationalisme semblent avoir désormais peu de place dans le combat que mènent la plupart des chefs d’Etat africains. Il revient donc à la jeunesse africaine de faire une prise de conscience et de reprendre le flambeau pour que notre continent, le berceau de l’Humanité, se fasse respecter, comme cela se doit, sur la scène internationale.
Aminata Camara