Edito
La croisade du gouvernement contre les ordures
Ces derniers temps, des voix plus ou moins autorisées se sont fait entendre dans les médias classiques et sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’envahissement de la capitale par des ordures. Face à cette insalubrité grandissante et intolérable des communes de Conakry, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, ne s’est pas posé mille et une questions pour écourter la session ordinaire du Conseil des ministres du jeudi 14 juillet 2022 pour envoyer les ministres sur le terrain pour sensibiliser et donner l’exemple pour que nos concessions et les lieux publics soient débarrassés des montagnes d’ordures.
C’est un euphémisme de dire que l’homme et les ordures ne peuvent pas faire bon ménage. L’homme a besoin d’un cadre salubre pour vivre en bonne santé. Ce sont en fait des tonnes d’ordures qui sont produites dans le Grand Conakry tous les jours. Mais fort malheureusement, la gestion de ces ordures se fait de la façon la plus scandaleuse qui soit. Rares sont en effet les ménages qui acceptent de s’abonner à une PME de collecte d’ordures. Pendant la saison sèche, les caniveaux, les abords immédiats des marchés et des habitations sont littéralement transformés en dépotoirs au su et au vu des responsables locaux. On profite des grandes pluies, en hivernage, pour déverser des ordures dans les eaux de ruissellement. Ce qui n’est pas sans conséquence. Beaucoup de familles sont souvent victimes d’inondations quand il y a de fortes pluies dans la zone de Conakry. Il y a deux semaines, nombreux sont les quartiers de la capitale qui ont fait les frais des inondations, avec leur lot de dégâts. Lors du Conseil des ministres qui a suivi, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, a déploré l’incivisme de certaines personnes qui déversent des ordures dans les caniveaux. Il a aussi donné des instructions aux ministres concernés par ces inondations afin qu’une solution pérenne soit trouvée. Le jeudi 14 juillet, les membres du gouvernement ont finalement été déployés sur le terrain, pour quatre jours, afin de rendre notre capitale propre. Une campagne à laquelle doivent s’associer tous les Guinéens patriotes. Les ordures peuvent être à la base de la transmission de certaines maladies à l’homme. Espérons vivement que cette campagne d’assainissement sera couronnée de succès pour que la ville de Conakry redevienne la “perle” de l’Afrique occidentale qu’eĺle a été par le passé. Une campagne que certains détracteurs assimilent plutôt à du populisme, faisant remarquer qu’il y a une agence nationale chargée spécifiquement de l’assainissement mais qui manque cruellement de moyens pour mener à bien sa mission.
Aminata Camara