Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, son acronyme en arabe) a revendiqué ce samedi 23 juillet l’attaque commise hier contre le camp de la ville-garnison de Kati.
Le communiqué du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) donne d’abord des détails déjà connus de l’opération survenue contre le camp militaire de Kati : la double explosion de véhicules piégés avec des kamikazes à leur bord, puis l’attaque de cibles choisies.
Mais le Jnim précise ensuite que le domicile du colonel Assimi Goïta, chef de la junte, et celui de son ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, faisaient partie des cibles. « Si votre droit est d’acheter des mercenaires [référence probable à Wagner], notre droit est de vous cibler », peut-on également lire dans le même communiqué.
« On voit ces derniers mois et ces dernières semaines une menace qui se rapproche de la capitale », observe Alain Antil, directeur du centre Afrique subsaharienne à l’Institut français des relations internationales (Ifri). « Frapper Kati, c’est frapper la caserne la plus proche de Bamako d’où viennent les colonels putschistes. C’est donc un geste qu’il faut analyser politiquement. »
« La Katiba Macina, qui est insérée dans le Jnim, est dans une dynamique de vengeance des opérations menées par l’armée malienne dans le centre du pays ces derniers mois. Des opérations qui ont fait des victimes parmi les civils, notamment lors de la triste expédition de Moura, rappelle le chercheur. On est sûr qu’il y avait des jihadistes dans la localité, mais il y a aussi beaucoup de gens qui ne l’étaient pas et qui ont été tués sous simple présomption. » Les analystes de la sécurité malienne avaient prévenu que ces opérations allaient générer des opérations vengeresses de la Katiba Macina dans la direction de Bamako ou à Bamako.
Au Mali, l’attaque jihadiste a été condamnée par plusieurs partis et associations politiques. Certains appellent même à une union sacrée pour faire face à la situation, une situation qui inquiète les observateurs. « Le recours à de nombreux kamikazes, la concomitance de plusieurs attaques et le ciblage de l’épicentre du pouvoir, tout ça fait penser plutôt à une montée en puissance des jihadistes », commente l’un d’eux.
RFI