Au lendemain des manifestations du FNDC dans le Grand Conakry, les 28 et 29 juillet, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de trois acteurs sociopolitiques : deux responsables du FNDC (Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo) et le secrétaire exécutif de l’UFR, Saïkou Yaya Barry.
Quand le colonel Mamadi Doumbouya et ses camarades du CNRD se sont emparés du pouvoir le 5 septembre 2021, les Guinéens, dans leur écrasante majorité, ont salué l’acte qu’ils ont célébré dans les rues de la capitale Conakry et de certaines villes de l’intérieur. Beaucoup ont pensé que les manifestations violentes seraient dorénavant un lointain souvenir pour les Guinéens. Onze mois après, c’est la grosse désillusion pour la plupart d’entre eux. Les 28 et 29 juillet, des manifestations violentes, à l’appel du FNDC, ont été enregistrées dans certains quartiers du Grand Conakry. Il y a eu à nouveau des cas de morts, des journalistes agressés, et des destructions de nombreux biens publics et privés, principalement sur l’axe Hamdallaye-Kagbelen en passant par Bambeto, Cosa, Enco 5, Sonfonia, T8, Cimenterie et Bailobaya. Au lendemain de ces manifestations dans le Grand Conakry, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de trois acteurs sociopolitiques : deux responsables du FNDC (Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo) et le secrétaire exécutif de l’UFR, Saïkou Yaya Barry. L’accès des sièges des trois principales formations politiques du pays (RPG Arc-en-ciel, UFDG, UFR) a été également bloqué par un impressionnant dispositif sécuritaire, empêchant ainsi les cadres et militants de tenir leur assemblée générale hebdomadaire. Reste à savoir maintenant si ces interpellations ne vont pas pousser le FNDC et les poids lourds de la scène politique à se radicaliser, au grand dam de la majorité silencieuse des Guinéens. Attendons de voir.
Etienne Touré