Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) a finalement pris la décision de dissoudre le Front national pour défense de la constitution (FNDC). Une dissolution diversement appréciée par les acteurs sociopolitiques du pays.
Le FNDC a été porté sur les fonts baptismaux le 3 avril 2019. Cette plateforme composée de partis politiques et d’organisations de la société civile s’est donné pour mission principale la défense de la Constitution. Le FNDC s’est particulièrement distingué en Guinée et à l’étranger dans le combat contre le projet de 3ème mandat défendu bec et oncles par le président Alpha Condé et ses partisans. La suite, on la connaît. Le 5 septembre 2021, le régime Condé a été reversé par le groupement des forces spéciales, à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya. Les leaders du FNDC ont soit recouvré leur liberté ou sont revenus de leur exil forcé. Mais depuis quelque temps, il faut dire que le courant ne passe plus entre le CNRD et le FNDC qui, les 28 et 29 juillet, a appelé à manifester dans le Grand Conakry. L’on a déploré 5 morts et des destructions de biens publics et privés. Deux responsables du mouvement ont été mis aux arrêts suite à ces événements tragiques. Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) a finalement pris la décision de dissoudre le Front national pour défense de la constitution (FNDC). Une dissolution diversement appréciée par les acteurs sociopolitiques du pays.
Dans un arrêté en date du 06 août, le département ministériel dirigé par Mory Condé a motivé cette dissolution par le fait que le FNDC ne figure pas sur la liste des organisations non gouvernementales en République de Guinée, ni sur la liste des collectifs d’association en République de Guinée.
« Le mouvement de fait dit Front National pour la Défense de la Constitution s’est toujours illustré par la voie de violence sur les personnes, la dégradation et la destruction des biens publics et privés, des actes d’incitation à la haine ou à la discrimination contre les personnes en raison de leur origine ou leur idéologie.
Que mieux, ce groupement de fait, à travers ses activités, a provoqué des manifestations armées sur les voies et lieux publics, ayant les agissements d’un groupement de combat ou de milice privée. Qu’en outre, ce groupement utilise les réseaux sociaux comme vitrine de ses idées et agissements.
Qu’il s’identifie par ailleurs à travers des symboles communs, tels que son nom, son logo régulièrement affiché sur les publications des réseaux sociaux et autres moyens d’expression du groupement ou de ses membres, leur permettant ainsi de se reconnaître lors des actions qu’ils mènent et revendiquent au nom du groupement.
Que leur mode opératoire se structure par des actions violentes au cours des manifestations interdites ou non autorisées telles que des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, d’actions ciblées contre les forces de l’ordre, des publications mettant en scène et favorisant les agissements violents et l’utilisation des mineurs dont l’âge varie entre 10 à 13 ans dans les manifestations en violation des conventions internationales de la protection de l’enfance.
Considérant que ce groupement de fait, organisé de manière hiérarchisée, disposant d’administrateurs et des membres violents, mettant en péril l’unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble, ne figure pas sur la liste des organisations non gouvernementales en République de Guinée, ni sur la liste des collectifs d’association en République de Guinée et encore moins dans le répertoire des organisations non gouvernementales agréées en République de Guinée », peut-on lire dans l’arrêté du MATD qui justifie la dissolution du FNDC. Mais malgré cette dissolution, le FNDC maintient sa manifestation prévue ce mercredi 17 août sur toute l’étendue du territoire national.
Balla Sangaré