Edito
Les victimes du 28 septembre dans l’attente d’un procès
Tout porte à croire que le procès du massacre du 28 septembre 2009 pourrait enfin se tenir sous la transition CNRD, pour le plus grand bonheur des victimes et de leurs proches. Récemment, on le sait, en conseil des ministres, le président de la transition, le colonel e Mamadi Doumbouya, a donné des instructions claires et fermes pour que le procès du massacre du 28 septembre 2009 (plus de 150 morts et des dizaines de femmes violées) se tienne dans les meilleurs délais. Une annonce qui, comme il fallait s’y attendre, a été saluée par les associations de victimes, les organisations de défense des droits de l’homme et l’ensemble de la communauté internationale. Aujourd’hui, force est de constater, avec satisfaction, que les autorités de la transition sont en train de mettre les bouchées doubles pour que ce très attendu procès se tienne enfin.
Le vendredi 26 août 2022, le Directeur du Centre de Formation Judiciaire, sur instruction du Ministère de la Justice Garde des Sceaux et des Droits de l’Homme, a rencontré les 61 magistrats et les greffiers choisis provisoirement dans le cadre du procès tant attendu du massacre du 28 septembre 2009. Une occasion que le ministre Alphonse Charles Wright a mise à profit pour rassurer que ledit procès débutera bel et bien lieu avant le 28 septembre. « Dans le cadre de la politique pénale du gouvernement, dans le cadre de la lutte contre l’impunité sous toutes ses formes, le procès du 28 septembre aura bel et bien lieu avant le 28 septembre. La position du gouvernement est ferme, formelle par rapport à ce procès », a-t-il indiqué. Il n’a pas manqué aussi de faire observer qu’on ne peut parler du procès sans parler des acteurs qui doivent le tenir. « On ne peut pas importer des magistrats ailleurs, ce sont vous les magistrats de Guinée, ce sont vous les greffiers de Guinée qui aurez la responsabilité morale devant l’histoire de pouvoir juger ce crime de masse selon votre serment, selon votre intime conviction. Ce que je peux, en tant que ministre de la Justice, c’est de vous réitérer notre volonté ferme d’assurer votre protection. », a-t-il interpellé les magistrats et greffiers réunis pour la circonstance.
A sa prise du pouvoir, le colonel-président Mamadi Doumbouya a promis que la justice demeurera la boussole pour tout le monde pendant cette transition que tous les Guinéens patriotes veulent apaisée. Espérons vivement que cette promesse sera tenue de bout en bout, pour que la Guinée réintègre le cercle des pays respectueux des droits de l’homme.
Aminata Camara