Au moins neuf personnes, sept civils et deux soldats, ont été tuées mardi lors de deux attaques distinctes de jihadistes présumés, qui ont visé des civils et une patrouille militaire, dans le nord du Burkina Faso, ont indiqué mercredi à l’AFP des sources sécuritaires.
« Des hommes armés ont fait une incursion dans le village de Tassiri, dans la commune de Gorom-Gorom hier (mardi) soir. Malheureusement, sept personnes, tous des civils, ont été tuées », a déclaré une source sécuritaire.
« Plus tôt, dans la même journée de mardi, des éléments d’une patrouille sont tombés, dans l’explosion d’un engin artisanal au passage de leur véhicule, à hauteur de Ounobé », une localité sur l’axe Dori – Kaya, deux grandes villes du nord du Burkina, a poursuivi la même source. Les deux incidents ont été confirmés par une autre source sécuritaire, sans donner de bilan précis.
Ces deux attaques interviennent au lendemain de l’explosion d’un engin artisanal au passage d’un convoi de ravitaillement, entre Djibo et Bourzanga, toujours dans le nord, dans laquelle au moins 35 civils dont plusieurs enfants ont été tués. Ces convois, escortés par l’armée, ravitaillent des villes du nord soumises à un blocus de groupes jihadistes qui ont récemment dynamité des ponts sur des grands axes routiers.
Dimanche soir, dans un discours à la Nation prononcé depuis la ville de Dori (nord-est), le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir fin janvier lors d’un putsch, avait salué une « relative accalmie » dans plusieurs localités. Mais les attaques restent nombreuses depuis le début de l’année, à l’image de celles de cette semaine.
Après l’attaque meurtrière de lundi, M. Damiba avait appelé à « continuer le combat » face aux groupes armés.
Le Burkina Faso, où les militaires qui ont pris le pouvoir en janvier ont promis de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.
Ces attaques y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Plus de 40 % du territoire du Burkina est hors du contrôle de l’État, selon des chiffres officiels, et le pays est devenu l’épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d’attaques meurtrières qu’au Mali ou au Niger en 2021, selon l’ONG Acled.
AFP