En marge de l’enterrement d’une victime de manif du 17 août, des affrontements ont éclaté le mercredi 7 septembre entre forces de l’ordre et des jeunes de l’Axe. Le jeune Abdoul Gadiri Diallo qui a été touché par une balle à Hamdallaye, dans la commune de Ratoma, devait malheureusement succomber à ses blessures à l’hôpital national de Donka, allongeant ainsi la liste des victimes des manifestations sociopolitiques.
Contrairement aux autres victimes de ces dernières manifestations, Abdoul Gadiri Diallo, âgé de 16 ans, a été inhumé quelques heures seulement après sa mort. « Je pardonne à mon enfant, mais je ne pardonnerai pas à ceux qui l’ont tué. Mon enfant m’avait dit de ne pas le pleurer. Mais il faut que je le pleure, mon unique enfant. Je l’ai laissé en train de dormir, je suis partie à un autre lieu de décès. Quand je suis venue, j’ai trouvé que c’est mon fils qui allait mourir aussi. Je pardonne à mon enfant mais je ne pardonne pas à celui qui a tué mon enfant. », a déclaré Mariama Kesso Diallo, la mère d’Abdoul Gadiri Diallo.
La famille n’a pas jugé nécessaire d’attendre une quelconque autopsie pour enterrer leur enfant dans la dignité. « On trouvé que laisser le corps pour faire une autopsie, ça prend beaucoup de temps. On préfère l’enterrer que de faire l’autopsie. Puisque cette autopsie ne sert à rien. Il n’y a pas de justice. Tous les enfants qui ont été tués, il y a eu des autopsies mais après ça, rien. C’est pour cette raison qu’on a décidé vraiment de récupérer le corps et l’inhumer », a fait savoir Djibril Diallo un des cousins du défunt. Abdoul Gadiri Diallo a été conduit à sa dernière demeure le jeudi 8 septembre au cimetière de Hafia 1, par une foule de parents et d’amis. Espérons que ses bourreaux seront retrouvés au terme des enquêtes pour qu’ils répondent de leur acte ignoble.
Etienne Touré