Le mercredi 28 septembre 2022, le procès du massacre du 28 septembre 2009 s’est ouvert à Conakry, soit 13 ans, jour pour jour, après les faits. C’était en présence des 11 personnes inculpées, dont le capitaine Moussa Dadis Camara, celui a dirigé la transition CNDD du 23 décembre 2008 au 3 décembre 2009.
Il faut dire que ces dernières années, s’il y a un dossier pour lequel la Guinée s’est attiré les foudres et les critiques acerbes des organisations de défense des droits de l’homme et de la justice internationale (CPI), c’est bien celui relatif au massacre du 28 septembre 2009. Ce jour-là en effet, l’on s’en souvient, une manifestation pacifique des Forces vives de la nation a été réprimée dans le sang dans le plus grand stade de la capitale. Selon l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme, cette répression a fait 156 morts et des dizaines de femmes violées. Pendant toutes ces années, les victimes et leurs proches attendaient que justice soit faite dans cette affaire criminelle. Avec la volonté politique clairement affichée par les autorités de la transition CNRD, la donne a fondamentalement changé.
Les travaux de construction du bâtiment ad-hoc pour la tenue du procès ont été achevés. Des magistrats choisis par le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme ont été formés pour les besoins de cette noble cause. Après son inauguration officielle, le tribunal ad-hoc a abrité ce mercredi l’ouverture de ce procès attendu de longue date par les victimes du 28 septembre, leurs parents et leurs amis. Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) a fait le déplacement pour ne pas se conter cet événement historique. Les onze inculpés se sont relayés à la barre pour décliner leur identité et leur situation matrimoniale. A la demande des avocats de la défense, les audiences ont été reportées au mardi 04 octobre. Espérons qu’à l’issue de ce procès suivi de très près par la communauté internationale, ceux qui seront reconnus coupables seront condamnés à la hauteur du crime commis, pour que cela serve de leçon.
Etienne Touré