A la faveur d’une conférence de presse qui s’est tenue le mardi 27 septembre, l’ONG Amnesty International Guinée a présenté son rapport sur les violences sexuelles en Guinée. C’est un rapport d’enquêtes menées dans les quatre régions du pays depuis 2021.
« La législation a été renforcée sur le viol, un certain nombre d’unités spécialisées, que ce soit au niveau de la police ou de la gendarmerie, ont été mises en place pour permettre d’accueillir les plaintes des violences sexuelles. Et puis il y a un certain nombre de campagnes de sensibilisation aussi qui ont été menées etc. Donc il y a des avancées que nous avons mentionnées dans le rapport comme étant des pas dans la bonne direction », a déclaré Samira Daoud. Et d’ajouter : « En revanche, de nombreux obstacles demeurent à tous les niveaux, que ce soit au niveau de la prévention, au niveau de la protection, de la lutte de manière générale contre l’importance et pour l’accès aux soins. Nous, ce que nous demandons c’est d’une part qu’il y ait un grand travail de sensibilisation sur la question des violences sexuelles qui est un phénomène très important pas seulement en Guinée mais particulièrement en Guinée où devant certaines juridictions ce sont plus de la moitié des affaires traitées et jugées, qui concernent des cas de violences sexuelles et c’est aujourd’hui la moitié des consultations dans le domaine médico-légal qui porte sur les questions de violences sexuelles. Donc c’est un phénomène qui est très important en Guinée et donc c’est important d’y répondre de manière adéquate par un plus grand travail de prévention, par aussi des moyens plus importants donnés à la fois aux services de police et aux services judiciaires. C’est aussi permettre plus facilement aux victimes de porter plainte et de ne pas imposer le fait qu’un certificat médico-légal soit fourni avant qu’une plainte soit acceptée. Ce n’est pas une obligation c’est pourtant une application que nous avons observée dont plusieurs personnes ont témoigné. Donc si on n’impose pas un certificat médico-légal aux victimes, ce serait plus facile pour elles de porter plainte et donc de pouvoir accompagner espérer obtenir justice d’autant plus qu’on est dans un contexte où le nombre de médecins légistes est limité et principalement concentrés dans la capitale »
Etienne Touré