Le mardi 25 octobre 2022, l’ambassade des États-Unis a publié un communiqué dans lequel elle s’est félicitée de la réussite des négociations entre la Guinée et la CEDEAO, tout en s’engageant à accompagner tout le processus devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel.
Il faut rappeler que du 16 au 21 octobre, des experts de la CEDEAO ont séjourné à Conakry pour une étude technique du chronogramme de la transition. Au terme de leur mission, ils se sont mis d’accord avec les autorités guinéennes sur une durée de 24 mois à partir du 1er janvier 2023. Dans un premier temps, le CNRD avait proposé un chronogramme de 39 mois. Le CNT, l’organe législatif de la transition, a ramené ces 39 mois à 36, le locataire du palais Mohammed V en a pris acte. Et aujourd’hui, il accepte les 24 mois proposés par les experts de la l’organisation sous-régionale pour mettre en œuvre les dix étapes de la transition pour un retour apaisé à l’ordre constitutionnel.
A la mi-décembre, les chefs d’Etat de la CEDEAO se retrouveront à Abuja, au Nigeria, pour se prononcer sur le sujet. Après les États-Unis, les autres partenaires de premier plan (Union européenne, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne) se sont également s’engagés à accompagner la transition guinéenne conduite par le colonel Mamadi Doumbouya. Les sanctions se sont toujours révélées contre-productives dans une transition. En lieu et place donc des menaces, il faut un accompagnement sérieux et désintéressé pour permettre à la Guinée de réussir sa transition et de faire fièrement son entrée dans le concert des nations respectueuses des libertés et des droits de l’homme. Le CNRD et son gouvernement devraient eux aussi balayer devant leur porte pour rassurer tous les acteurs sociopolitiques incontournables dans cette transition.
Balla Sangaré