Edito
C’est parti pour le cadre de dialogue !
Reporté une première fois, le cadre de dialogue inclusif s’est finalement ouvert le jeudi 24 novembre 2022, dans un hôtel de la place. C’était en présence du médiateur de la CEDEAO, l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi, du Premier ministre, Dr Bernard Goumou et des trois facilitatrices (Dr Makalé Traoré, Hadja Aïcha Bah, Mme Guilao Joséphine Léno). Il faut rappeler que quelques heures avant le lancement des travaux de ce cadre de dialogue, l’ambassade des États-Unis d’Amérique, dans une déclaration publiée dans la presse, a exhorté tous les acteurs sociopolitiques guinéens à aller au dialogue. Après avoir pris acte de son exclusion du défunt Quatuor, la CORED de Mamadou Sylla a décidé de prendre part au cadre de dialogue institué par décret par le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya. Mais l’inter-coalition ANAD-FNDC politique-RPG Arc-en-ciel et alliés, a rejeté l’invitation des autorités de la transition et des trois facilitatrices désignées. Avant d’aller autour de la table du dialogue, ces trois coalitions exigent la satisfaction de leurs dix préalables que sont: la libération des prisonniers politiques et le retour paisible des dirigeants politiques en exil ; l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires contre les responsables politiques et de la Société civile ; la levée du contrôle judiciaire des neuf leaders politiques actifs du Quatuor ; la levée de l’interdiction de manifester ; la publication de la liste nominative des membres du CNRD ; la déclaration des biens des membres du CNRD et du Gouvernement à leur entrée en fonction ; l’ouverture d’une enquête pour identifier et poursuivre devant les juridictions les auteurs des différents crimes lors des manifestations pacifiques sous le CNRD ; la publication des rapports des autopsies faites sur les victimes sous le CNRD ; la suspension des expropriations, la restitution des biens confisqués en dehors des procédures judiciaires et le respect de la présomption d’innocence ; l’annulation de l’arrêté portant dissolution du FNDC.
À noter que le Forum des Forces Sociales de Guinée, une plate-forme de la société civile, a lui aussi boudé la cérémonie d’ouverture du cadre de dialogue inclusif. Il est à espérer que dans les jours à venir, les acteurs sociopolitiques qui étaient absents à l’ouverture du cadre de dialogue accepteront de se joindre aux autres entités pour discuter, sans passion, des problèmes auxquels les Guinéens sont confrontés au triple plan politique, économique et social.
Aminata Camara