À la faveur de l’assemblée générale du RPG Arc-en-ciel qui s’est tenue le samedi 26 novembre 2022, Lansana Komara, membre du Bureau politique national, a donné la position du parti par rapport au cadre de dialogue. Il fera observer qu’on ne peut pas aller au dialogue avec un couteau à la gorge.
“Mais comment voulez-vous aller au dialogue si vous avez le couteau à la gorge ? Est-ce que ça c’est possible ? Si vous avez les fusils sur les tempes? Est-ce que ça c’est possible ? Nous avons besoin d’aller au dialogue, mais pas avec un couteau à la gorge. On te met le couteau à la gorge, on te dit il faut parler, allons-y, parlons. Qu’est-ce qu’on va dire? Le couteau étant à la gorge, qu’est-ce qu’on va dire? C’est pourquoi nous avons demandé dans un premier temps de nous enlever le couteau à la gorge et nous permettre de discuter sereinement avec les autorités, avec tous ceux qui sont opposés à notre point de vue, pour que nous puissions vraiment aller vers une vie constitutionnelle normale. C’est ce que nous avons demandé. Mais jusqu’à présent, ce couteau est à la gorge. On ne sait pas quand est-ce qu’ils vont nous égorger. C’est quoi ce couteau ? Si on arrête nos responsables, on les met en prison. Ça fait maintenant 8 mois. On ne dit rien et ils sont là. Il y en a d’autres qui sont en exil, eux aussi ils n’arrivent pas à rentrer. C’est ça qu’on appelle le couteau à la gorge. Et on vous dit maintenant venez on va parler. Non venez on va régler tout de suite autour de la table. Est-ce que ça c’est possible ? Donc nous ne sommes pas contre le dialogue, au contraire nous sommes les demandeurs de dialogue depuis très longtemps. Nous sommes des responsables, des militants qui suivent la voie du professeur Alpha Condé qui a toujours prôné le dialogue dans ce pays. Mais dialoguer pour dialoguer, nous pensons que ça n’a pas de sens pour le moment. Nous avons besoin de voir nos compagnons avec nous dans la salle de dialogue, pour discuter de l’avenir de notre pays, de l’avenir de notre peuple. C’est extrêmement important. Si des gens sont arrêtés pour les délits qualifiés ou non pas qualifiés, mais si jusqu’à présent il n y’a pas de preuve. Mais la loi ou la logique voudrait qu’ils soient purement et simplement libérés. Et c’est ce que nous demandons toujours. », a declaré Lansana Komara, l’ancien ministre d’Alpha Condé.
Mohamed Sylla