Bien que dissous par le MATD, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), a appelé à manifester pacifiquement le jeudi 16 février dans le grand Conakry pour amener le CNRD et son gouvernement à revoir la façon dont la transition est conduite.
Le FNDC, le front anti-3ème mandant exige entre autres du CNRD la libération des détenus politiques, l’arrêt du harcèlement judiciaire, la tenue d’un véritable dialogue avec les acteurs sociopolitiques représentatifs. Mais il faut dire que cet appel à manifester a été diversement apprécié. Pour certains Guinéens, le pays n’avait pas besoin de manifestations de rue en ce moment. Des manifestations qui, on le sait, se soldent souvent par des morts et des destructions de biens publics et privés. Cette fois-ci encore, il y a eu deux morts et plusieurs blessés. D’autres, par contre, croient dur comme fer qu’il faut des manifestations de rue pour se faire entendre des autorités de la transition.
Dans une déclaration publiée dans la presse, l’inter-coalition formée par l’ANAD, le FNDC politique, le FFP, le RPG Arc-en-ciel et alliés, a ainsi apporté son soutien à la manifestation du FNDC. Des observateurs pensent qu’en agissant ainsi, ces coalitions politiques constituées autour de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, de l’UFR de Sidya Touré et du RPG Arc-en-ciel du professeur Alpha Condé, n’auraient pas eu le courage de s’assumer, de prendre la responsabilité d’appeler elles-mêmes à des manifestations pour amener les autorités à prendre en compte leurs préoccupations.
Il faut rappeler que cela fait des mois que des acteurs sociopolitiques sont détenus sans jugement à la maison centrale de Conakry. Il s’agit notamment des dignitaires du régime d’Alpha Condé (Dr Ibrahima Kassory Fofana, Dr Mohamed Diané, Amadou Damaro Camara, Oyé Guilavogui, Ibrahima Kourouma) et des responsables du Front national pour la défense de la constitution (Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo, Mamadou Billo Bah).
Balla Sangaré