L’interrogatoire du leader de l’UDRG, Amadou Oury Bah, connu sous le nom de Bah Oury, a pris fin le mercredi 22 mars 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry de Conakry. Une comparution qui a divisé les avocats.
Si certains avocats de Moussa Dadis Camara, à l’image de Me Pépé Koulémou, ont indiqué que les Forces vives ont bel et bien leur part de responsabilité dans les tragiques évènements du 28 septembre 2009 qui ont endeuillé de nombreuses familles, les avocats des parties civiles, par contre, ne voient pas les choses de cette façon. C’est le cas de Me Amadou DS Bah. « Je pense que ce sont des propos assez choquants que la victime se retrouve à la place du bourreau. Nous savons tous quels sont ceux qui sont allés au stade massacrer la population. Donc, accuser les victimes d’avoir orchestré leur propre malheur, je pense que c’est assez inhumain mais je comprends, il est dans la logique de vouloir à tout prix sauver son client, ce qui totalement impossible au regard des crimes odieux qui ont été commis au stade. Cette stratégie ne fonctionnera pas. Il ne pourra pas convaincre les guinéens, ni le monde entier par rapport à l’innocence de Moussa Dadis Camara. Nous savons tous que c’est lui qui a orchestré ce massacre, il a planifié et le bénéfice était pour lui », a indiqué Me Amadou DS Bah, soutenant au passage que la comparution de Bah Oury, président de la commission d’organisation de la manifestation pacifique du 28 septembre 2009, aura contribué à édifier l’opinion.
Le procès des évènements du 28 septembre 2009 qui a été lancé le 28 septembre 2022, se poursuit au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Après les onze accusés (Marcel Guilavogui, Moussa Tiégboro Camara, Toumba Diakité, Claude Pivi, Mamadou Aliou Keïta, Moussa Dadis Camara, Blaise Goumou, Abdoulaye Chérif Diaby, Cécé Raphaël Haba, Paul Mansa Guilavogui, Ibrahima Camara dit Kalonzo), c’est au tour des victimes de défiler à la barre pour témoigner et répondre aux questions du ministère public, des avocats des parties civiles et de la défense. Un procès que les Guinéens suivent avec intérêt, espérant que les coupables seront condamnés et les innocents libérés.
Balla Sangaré