Edito
Le Ramadan, un mois et ses contraintes !
Les fidèles musulmans de Guinée, à l’instar de leurs coreligionnaires du monde entier ont débuté le jeûne du mois saint de Ramadan le jeudi 23 mars 2023. Pendant 29 ou 30 jours, ils vont devoir s’abstenir de manger et de boire de l’aube au crépuscule, de poser des actes ou de tenir des propos contraires aux principes islamiques. Et il faut rappeler que les Guinéens, dans leur écrasante majorité, sont de confession musulmane. À l’approche de ce mois saint, le gouvernement, à travers le ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, a pris un certain nombre de dispositions en vue de soulager les fidèles musulmans. Un protocole d’accord a ainsi été signé avec les opérateurs économiques pour plafonner les prix des denrées alimentaires dans les marchés de Conakry et ceux de la Guinée profonde. Des agents assermentés et outillés sont déployés actuellement sur le terrain pour veiller à l’application correcte dudit protocole, dans l’intérêt supérieur des consommateurs qui, pendant le mois saint de Ramadan, voient leurs dépenses augmenter de façon significative. Une situation intenable pour la plupart des ménages avec un revenu insignifiant. Il y a quelques jours, dans une sortie médiatique, le président du GOHA (Groupe Organisé des Hommes d’Affaires), Abdallah Chérif, a exhorté les commerçants à accepter de vendre les denrées de première nécessité au prix de revient pendant ce mois de pénitence et de piété. Lors de la dernière session du Conseil des ministres, qui s’est tenue sous son égide, le président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya a donné des instructions à la ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, en vue de l’application correcte du protocole d’accord signé avec les commerçants. Reste à savoir maintenant si cet appel tombera dans des oreilles attentives. Car l’on a constaté jusqu’ici, avec regret, que le mois saint de Ramadan est mis à profit par certains commerçants pour se lancer dans une course effrénée au gain facile, en fixant les prix de leurs articles de façon fantaisiste. Que ces commerçants, musulmans de surcroît, acceptent pour une fois de baisser ou de stabiliser les prix sur le marché. Parmi les denrées alimentaires de grande consommation pendant le mois saint de Ramadan, l’on peut citer notamment le riz, le sucre, l’huile, le pain, le poisson, la viande, le lait, l’oignon, la pomme de terre, la tomate. Bon Ramadan à tous les fidèles musulmans aux quatre coins du monde. Encore une fois, ce mois de piété et de partage ne doit, en aucun cas, se transformer en un mois de calvaire pour les fidèles musulmans qui ne demandent qu’à voir les prix des denrées de grande consommation baisser ou se stabiliser sur le marché.
Aminata Camara