Edito
Fini le Ramadan, place au dialogue pour une sortie de crise
Le vendredi 21 avril 2023, les fidèles musulmans de Guinée, à l’instar de leurs coreligionnaires du monde entier, ont célébré l’Aïd El Fitr, la fête marquant la fin du mois saint de Ramadan au cours duquel tous les acteurs sociopolitiques ont observé une trêve de manifestations rue, grâce à la médiation des chefs religieux.F Des manifestations qui, on le sait pertinemment, n’ont donné que malheur et désolation aux Guinéens. En Guinée, la plupart des manifestations de rue annoncées pacifiques se terminent toujours dans la violence, avec des cas de morts et de destruction de biens publics et privés. Pour les observateurs sérieux et objectifs, en lieu et place donc des manifestations de rue, les Guinéens de tous les bords politiques ont grand intérêt à ce que cette transition réussisse et qu’elle soit la dernière dans notre pays. Les pauvres populations du grand Conakry ont trop souffert des conséquences désastreuses des manifestations de rue. Les autorités de la transition et les Forces Vives reconstituées autour du RPG Arc-en-ciel, de l’UFDG, de l’UFR et du FNDC dissous se doivent d’engager un dialogue franc et sincère, tout en faisant des concessions et en renonçant à toute forme de manifestation qui serait de nature à nous conduire vers un glissement du calendrier électoral. Le colonel Mamadi Doumbouya a promis à ses compatriotes et à la communauté internationale l’organisation d’élections libres et transparentes, de la base au sommet, pour remettre le pouvoir aux civils au bout de 2 ans, à compter du 1er janvier 2023. Les manifestations de rue, les Guinéens n’en ont plus besoin. La Guinée est une famille indivisible. Chaque Guinéen se doit de poser des actes et de tenir des propos qui sont de nature à réunir toutes les conditions d’un retour apaisé à l’ordre constitutionnel dans notre pays qui, après 65 ans d’indépendance, a vraiment besoin de se mettre enfin sur la voie du développement durable et multisectoriel au bénéfice de tous ses fils. Il est à espérer vivement qu’après le Ramadan, nos chefs religieux intensifieront leur médiation pour rapprocher les positions pour mener à bon port le navire de la transition guinéenne. Il nous a été donné de constater, avec bonheur, que quelle que l’intensité de la crise qui se déclare en Guinée , celle-ci finira toujours par se résoudre pacifiquement pour clouer le bec aux oiseaux de malheur. Vivement la poursuite de la médiation des religieux pour laver le linge sale en famille et donner toutes les chances de réussite à cette transition que tous les Guinéens veulent apaisée et inclusive.
Aminata Camara