Du 24 au 28 mai, il s’est tenu l’atelier de mise en place d’un dialogue social et l’amélioration des Eaux de Guinée. Un dialogue social censé permettre des échanges avec les collectivités locales sur les questions liées à l’utilisation de l’eau et de la chaîne d’approvisionnement.
Dans son discours de lancement, le Directeur général de la Société des Eaux de Guinée (SEG), Aboubacar Camara, a décliné l’objectif de l’atelier. « L’objectif de cet atelier est de promouvoir le dialogue social entre les usagers de l’eau et nous qui sommes propriétaires. La gestion de l’eau étant transversale, il faut qu’elle soit gérée de manière concertée. Que toutes les parties prenantes puissent dialoguer, mais où ça coince? Et comment débloquer la situation? Le président de la transition a été très clair, la question de l’eau, il faut qu’elle soit matérialisée, à travers les robinets à domicile…A date, la SEG paie le carburant à 14.200 gnf par litre. Nous dépensons de 16 à 20 milliards de francs Guinéens et quand tout le monde paie, nous n’avons que 4 milliards à chaque deux mois. Le déficit est là, il faut revoir la tarification. Nous avons à peu près 40 mille forages à Conakry, qui sont assez énormes. Quand nous partageons ces informations avec vous journalistes ça permet aux gens de comprendre les efforts que le gouvernement est en train de mettre en place par rapport à la mobilisation des fonds pour investir dans ce secteur et la patience que cela demande. Les gens ont patienté près de 30 ans sans eau, mais ce qui reste clair, on ne fera plus 30 ans sans donner de l’eau à la Guinée. Le plan stratégique que la SEG a mis en place depuis l’année passée est allé de cinq ans, ce qui est d’ailleurs l’aboutissement de cet atelier. Donc en réalité, il y a de nombreux efforts qui sont en train d’être réalisés, mais qui demandent de la patience », a indiqué le DG de la SEG, Aboubacar Camara.
A noter que cette initiative de la SEG qui regroupe les différentes corporations sociales, est financée par l’Agence Française de Développement (AFD).
Selon Mme Kaba, consultante à la SEG, la Guinéenne des eaux cherche des voies et moyens pour trouver des financements pour servir ses clients aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays. À date, 50% de production de l’eau que produit la SEG est gâchée du fait des mauvaises pratiques et des branchements clandestins. Les participants qui étaient divisés en 5 groupes ont eu l’opportunité de donner chacun ses idées sur la manière dont le dialogue social peut être mis en place pour améliorer les relations entre la société et la clientèle, classer les actions par typologie et enrichir les actions identifiées.
Il faut par ailleurs rappeler que la SEG a une capacité de production de 150 mille mètres cubes d’eau par jour alors qu’il y a une demande de 250 mille mètres cubes d’eau. « De nouvelles réformes sont engagées par le nouveau Directeur général pour une gestion efficiente de l’eau à travers la mise en place des équipes d’inspection qui ont depuis détecté plus de 3000 branchements clandestins », a fait savoir Mme Kaba, consultante à la SEG.
Comme on le sait, la Guinée est considérée comme le château de l’Afrique occidentale. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce château d’eau manque d’eau. Avec la nomination d’Aboubacar Camara au poste de Directeur général de la SEG, la donne est en train de changer dans le sens souhaité par l’écrasante majorité des Guinéens qui ne demandent qu’à avoir un accès facile à l’eau, source de vie.
Aminata Camara