Le légitime combat des professionnels de la presse
La presse est considérée à juste titre comme le quatrième pouvoir dans un système démocratique. Il y en a qui soutiennent que cest loxygène pour la démocratie. Ces derniers temps, lon constate avec regret que les professionnels des médias font face à des restrictions et des tracasseries de toutes sortes dans lexercice de leur noble métier qui consiste à collecter, à traiter et à diffuser linformation par différents canaux, tout en respectant à la lettre léthique et la déontologie. A l’appel des associations de presse, les professionnels des médias se sont ainsi retrouvés le lundi 22 mai à la maison commune des journalistes à la Minière. Une rencontre au cours de laquelle d’importantes décisions ont été prises suite aux menaces dont sont l’objet les médias ces derniers temps. Parmi ces menaces, lon peut citer notamment le démantèlement des émetteurs du Groupe de presse AfricVision, le brouillage des ondes des radios FIM FM et Djoma FM, la restriction des sites d’informations guinéens et des réseaux sociaux. Sans oublier les menaces proférées contre la presse par le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo. Les organisations professionnelles de la presse ont décidé de déclarer le ministre Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Postes et Télécommunications, porte-parole du Gouvernement ennemi de la presse Guinéenne; de boycotter toutes les activités du gouvernement et des autres organes de la Transition jusqu’à la levée de toutes les restrictions; dobserver une Journée sans presse le mardi 23 mai 2023 (de 5h à 00h); de boycotter la Semaine Nationale des Métiers de l’Information et de la Communication (SENAMIC); dinformer et dinterpeller les Ambassades, la communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’Homme et la HAC sur les menaces qui pèsent sur la presse guinéenne ; dorganiser une marche de protestation le jeudi 1er juin 2023 sur toute l’étendue du territoire national.
Et comme tout le monde la suivi, cette journée sans presse aura été largement suivie pour envoyer un signal fort aux autorités de la transition qui, de lavis général, nont pas du tout intérêt à se mettre à dos la presse qui ne fait que jouer avec responsabilité son rôle et sa partition pendant cette transition. Les organisations de la société civile, des organisations de défense de la liberté de la presse ont apporté leur soutien total et indéfectible aux organisations professionnelles et au syndicat de la presse. Une rencontre a par la suite eu lieu entre la HAC et les organisations professionnelles et le syndicat de la presse pour désamorcer la crise. Après la restitution des émetteurs de Sabari FM et de Love FM, la fin du brouillage des ondes des radios FIM FM et Djoma FM, et de la restriction des sites d’informations guinéens et des réseaux sociaux, lesdites organisations sont revenues à de meilleurs sentiments en suspendant le boycott des activités du gouvernement. Espérons quà lavenir, lon se gardera bien de poser tout acte allant dans le sens du musèlement de la presse.
Aminata Camara