Les gardes pénitentiaires ont pris la décision de déclencher une grève générale et illimitée à partir du mercredi 21 juin 2023, dans toutes les maisons d’arrêt de la République de Guinée. Comme on le sait, ce sont eux qui veillent sur les détenus dans les prisons du pays. Ils réclament entre autres l’application du statut particulier du personnel pénitentiaire du 31 octobre 2016; la prise en charge de 135 bénévoles ayant suivi la formation commune de base et la libération immédiate et sans délai des gardes pénitentiaires arrêtés. Beaucoup se sont alors demandé si leurs revendications allaient être prises en compte par les autorités judiciaires. Il faut rappeler que le procès des évènements tragiques du 28 septembre 2009 qui se tient au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry a été suspendu pendant deux semaines suite au boycott des avocats qui réclament de l’Etat une aide juridictionnelle. Et c’est au moment où un terrain d’entente a été trouvé pour la reprise de ce que d’aucuns appellent le procès du siècle en Guinée que les gardes pénitentiaires ont projeté de lancer un mouvement de grève pour qu’on accède à leurs revendications somme toute légitimes. Finalement, il y a eu plus de peur que mal. Les autorités judiciaires, à leur tête le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Alphonse Charles Wright, ont finalement pris problème à bras-le-corps pour éviter à notre système judiciaire un autre blocage. Surtout que ces derniers temps, des évasions plus ou moins spectaculaires de certaines maisons d’arrêt du pays se multiplient et suscitent beaucoup d’interrogations.