Edito
Une transition et des interrogations en Guinée !
Tous les Guinéens patriotes souhaitent de voir la transition réussir dans leur pays qui, ces dernières années, a été secoué par des crises sociopolitiques à répétition. Depuis le 5 septembre 2021, c’est le colonel Mamadi Doumbouya, l’ancien commandant du groupement des forces spéciales, qui est aux commandes du pays. Si l’on s’en tient à l’accord trouvé entre les autorités de Conakry et la CEDEAO, le retour à l’ordre devrait être effectif fin 2024, après l’organisation d’élections libres et transparentes, de la base au sommet (communales, législatives, présidentielle). Des élections auxquelles aucun membre d’un organe de la transition (président de la république, CNRD, CNT, Gouvernement) ne sera candidat. Mais la pertinente question que l’on serait tenté de se poser est de savoir si tous les acteurs sont en train d’œuvrer pour la réussite de la transition.
Pour tous les observateurs, pour la réussite de cette transition en cours Guinée, les autorités de la transition et tous les acteurs sociopolitiques devraient parler le même langage, regarder dans la même direction et se donner la main pour un retour apaisé à l’ordre constitutionnel. Comme on le sait, certains acteurs politiques, non des moindres, sont en total désaccord avec le CNRD et son gouvernement par rapport à la conduite de la transition. Ils ont ainsi boycotté toutes les initiatives prises à ce jour par les dirigeants actuels du pays. Il s’agit notamment des assises nationales et du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen. La réussite de la transition doit être une préoccupation pour tous les Guinéens. Personne n’a intérêt à ce qu’elle échoue. Et la question que beaucoup de posent est de savoir si les Forces vives de Guinée reconstituées autour du RPG Arc-en-ciel, de l’UFDG, de l’UFR, du FNDC (dissous officiellement par le MATD) vont reprendre les manifestations de rue après le retour des pèlerins, pour se faire entendre du CNRD et de son gouvernement. Il y a quelques semaines, l’on s’en souvient, à la faveur d’une assemblée générale de l’UFDG, l’un des vice-présidents du parti avait annoncé la reprise des manifestations de rue après le retour des pèlerins. Pour qui sait que la formation politique que dirige l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo mobilise massivement pendant les manifestations de rue aussi bien dans le grand Conakry que dans l’arrière-pays, il y a de bonnes raisons de s’inquiéter. Les autorités de la transition, pour leur part, ne cessent de rappeler à la CEDEAO de jouer sa partition dans la mobilisation des ressources financières pour accompagner la transition guinéenne.
Aminata Camara