Pendant que certains observateurs trop pessimistes parlent de retard sur l’exécution des dix (10) points inscrits à l’ordre du chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, lui, est optimiste, tout en donnant de larges informations sur les activités en cours liées à ce chronogramme. Le 12 juillet 2023, à l’occasion de la deuxième session du ‘’Comité de Pilotage de Suivi-Evaluation’’ de la mise en œuvre du chronogramme de la transition, le chef de ce département a mentionné que d’énormes progrès ont été enregistrés.
Au nombre des progrès réalisés, le ministre Mory Condé a fait cas de la réception d’un certain nombre d’équipements pour le recensement général de la population et de l’habitat par l’Institut National des Statistiques du Ministère du Plan et de la Coopération. Il a fait mention du recrutement d’un certain nombre d’Agents qui vont être formés bientôt ainsi que des sous activités qui accompagneront le processus, la révision du cadre juridique, s’inscrivant, dit-il, dans les préalables des deux avant-projets de loi. A savoir :
– La loi portant régime d’état civil en Guinée. ;
– La loi portant identification des personnes physiques.
Ces deux avant-projets, selon le ministre, ont été validés à date et transmis au Conseil National de la Transition pour être légiférés. Poursuivant, le ministre Condé a soulevé un certain nombre d’aspect lié aux appels d’offres en cours de lancement. Concernant la mobilisation des ressources financières, il a annoncé que le Gouvernement est dans sa logique d’engagement du premier semestre de 2023, en vue du respect des dix (10) points du chronogramme qui exige, dit-il, un montant global d’environ 550 milliards de francs guinéens qu’on pourrait repartir comme suit :
– 400 milliards de francs guinéens liés activités du retour à l’ordre constitutionnel ;
-150 milliards pour appuyer le programme de recensement général de la population et de l’habitat. Pour finir, le ministre Mory Condé a rassuré qu’au regard des différentes activités en cours de part et d’autre, que la Guinée est en avance en terme de conduite du processus de retour à l’ordre constitutionnel.
Risque de glissement de calendrier ?…
Entouré des acteurs politiques et de la société civile, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, a fait le point en chiffre sur le processus de mise en œuvre du chronogramme de la Transition, tout en réitérant que les autorités, conformément au délai de 24 mois conclu avec la CEDEAO, à tous les niveaux s’activent pour le respect de ce délai. Cependant, cela passe obligatoirement par l’accompagnement financier du ministère qui peine, depuis l’annonce du délai de 24 mois aux autorités militaires, de quitter l’arène politique pour mobiliser la bagatelle somme de 6 000 milliards de Francs Guinéens.
Les autorités militaires de la Transition tiennent mordicus à la prise en compte de l’intégralité des dix (10) étapes de la Transition. Par le canal du ministre de l’Administration du Territoire, leur interlocuteur direct avec les acteurs politiques que le budget de mise en œuvre du chronogramme devant déboucher sur l’organisation d’élections communales, législatives et présidentielles pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel se chiffre à 5 812 milliards 456 millions 180 mille 661 de francs guinéens. Si le ministère de l’Administration n’est pas financièrement accompagné, on risquerait inévitablement de tomber dans un glissement de calendrier. Car, au moment où le CNRD célèbre les deux ans de son accession aux affaires, certes, des actes et des actions sont posés, mais l’essentiel à faire exige le déblocage de fonds nécessaires. Cette absence d’accompagner assortie d’une certaine passiveté avait récemment poussé l’ambassadeur des USA à Conakry à attirer l’attention des autorités militaires dans le comptage du temps qui passe pendant que le recensement n’est toujours pas dans sa phase active finale. Bien que le ministre Mory Condé soit optimiste, il n’est pas évident qu’on tombe dans un glissement de calendrier, faute de financement des trois élections dans presque maintenant un délai de moins de 16 mois. En clair, on a consommé 8 mois sans grande visibilité, en dépit du déploiement du ministre.