Edito
L’interminable bras de fer CNRD-FVG
Décidément, les Forces vives de Guinée reconstituées autour du RPG Arc-en-ciel, de l’UFDG, de l’UFR et du FNDC n’entendent pas baisser les bras face au CNRD qui, selon elles, veut confisquer le pouvoir. Les 4 et 5 septembre, 5 jeunes se sont fait tuer en marge des manifestations à l’appel de ces FVG. Et quand certaines sources ont annoncé l’arrivée du colonel Mamadi Doumbouya à New-York pour prendre part à l’assemblée générale de l’ONU, l’antenne américaine des FVG a aussitôt menacé de manifester en guise de protestation contre la façon dont la transition est conduite en Guinée. D’autres sources indiquent qu’à Conakry et à l’intérieur du pays, des manifestations pourraient se tenir également avec le même objectif. Toute chose qui, pour des raisons évidentes, suscite beaucoup d’inquiétudes chez les pauvres citoyens épris de paix.
Beaucoup ont pensé, à l’avènement du CNRD, naïvement peut-être, que les manifestations violentes seraient dorénavant un lointain souvenir pour les Guinéens. Malheureusement, des manifestations violentes continuent de s’enregistrer dans certains quartiers du Grand Conakry, avec le triste bilan que l’on sait : des cas morts, des destructions de nombreux biens publics et privés. Les Guinéens de tous les bords devraient se donner la main et se mettre d’accord sur l’essentiel. A sa prise du pouvoir, l’actuel locataire du Palais Roi Mohammed V, le colonel Mamadi Doumbouya, a clairement promis à ses compatriotes la refondation de l’État et la rectification institutionnelle. Il a posé à ce jour des actes qui sont diversement appréciés. La justice a été annoncée comme la boussole pour tout le monde, même si au fil des mois, nombreux sont ceux qui se disent déçus par rapport à la conduite des affaires judiciaires. La CRIEF est en train de poursuivre des cadres qui se sont rendus coupables de crimes économiques dans l’exercice de leurs fonctions sous Lansana Conté et Alpha Condé. Des poursuites que d’aucuns assimilent à des règlements de comptes. Il y a aussi les opérations de récupération des biens et domaines de l’État aussi bien à Conakry que les centres urbains de l’intérieur. Un chronogramme de 24 mois (à partir de janvier 2023) a été arrêté avec la CEDEAO.
Les manifestations violentes, pour quelque raison que ce soit, les Guinéens n’en ont plus besoin. Il faut cultiver la paix et l’entente. Personne n’a intérêt à ce que cette transition échoue. Que tous les acteurs sociopolitiques et les autorités de la transition acceptent de s’asseoir autour de la table pour discuter en toute responsabilité.
Aminata Camara