Comme on le sait, dans la nuit du vendredi 03 au samedi 04 novembre 2023, des individus lourdement armés ont attaqué la Maison centrale de Coronthie pour en extraire quatre des onze accusés dans les événements tragiques du 28 septembre 2009: Moussa Dadis Camara, Moussa Tiégboro Camara, Blaise Goumou et Claude Pivi. Les trois premiers ont par la suite été repris et reconduits en prison. Seul le dernier était introuvable au moment où nous mettions sous presse. Mais cette tentative dévasion ou dexfiltration amène bon nombre de Guinéens à se poser des questions. Les avocats sont les premiers à faire part de leur vive inquiétude. Me Moussa Sovogui, avocat de Moussa Tiégboro Camara, a soutenu que son client ne s’est pas évadé mais qu’il a plutôt été enlevé par des inconnus.
Ceux qui ont témoigné au procès ont également fait part de leur inquiétude. Cest le cas de lex-Premier ministre, Louncény Fall, qui, dans lémission Mirador de FIM FM du lundi 06 novembre 2023, a estimé que les témoins au procès doivent bénéficier dune protection. « Vous savez que nous les victimes, surtout ceux qui ont témoigné, je pense que tout le monde le savait, on avait pensé quil y aurait une protection pour les victimes, comme ça sest fait un peu partout. Cest évident que ceux qui ont témoigné doivent bénéficier dune protection, cest évident. Cette opération qui sest passée, cest une opération, bon, ça a été menée avec la surprise, et on parle de complicité aussi certainement, mais il faut mettre sur le compte de la surprise. Et les attaques par surprise, généralement, ça arrive un peu partout dans le monde. Et donc cest le commentaire que moi je peux faire », a déclaré lex-Premier ministre et président de Union Nationale des Patriotes du Guinée (UNPG).
Pour la capture du colonel Claude Pivi, le ministère de la Justice a promis 500 millions gnf à toute personne qui aiderait à localiser lhomme le plus recherché de la Guinée.
Parlant justement de ces 500 millions gnf, Lansana Kouyaté du PEDN, de retour dun séjour à létranger, a dit ceci: «cette décision nest pas mal en soi. En plus, cela nest pas une première dans le pays mais aussi ailleurs. En pareille circonstance, il faut mettre une rançon pour obtenir ce que nous voulons mais cest quand ils estiment que ça peut résoudre le problème. Cela ne traduit nullement lincapacité de lEtat et une fois encore ce nest pas propre à notre pays. Même aux États-Unis, la rançon est faisable». La question que lon pourrait se poser est de savoir à quand la fin de cette chasse à lhomme en Guinée. Attendons de voir…
Aminata Camara