Le Mouvement syndical de Guinée, emmené par Amadou Diallo de la CNTG, a mis à exécution, du 26 au 28 février 2024, sa menace de grève générale sur toute l’étendue du territoire national. À Conakry, l’on a déploré la mort de trois jeunes en marge de cette grève.
Le jeudi 22 février 2024, l’on s’en souvient, le Mouvement syndical a fait une déclaration à la Bourse du travail à Kaloum, pour annoncer une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national à partir du lundi 26 février 2024.
« Considérant l’expiration du délai imparti, par conséquent le mouvement syndical guinéen porte à l’attention de la communauté nationale et internationale du déclenchement d’une grève générale et illimitée à compter du lundi 26 février 2024 sur toute l’étendue du territoire national dans tous les secteurs publics, privés, mixtes et informels», avait déclaré Amadou Diallo, coordinateur du mouvement syndical de Guinée. Du 26 au 28 février 2024, le Mouvement syndical emmené par Amadou Diallo de la CNTG a effectivement mis à exécution sa menace de grève. À Conakry, l’on a déploré la mort de trois jeunes en marge de cette grève.
Les commerces, les écoles et les banques sont restées fermées. Le secteur des transports a été fortement perturbé voire paralysé par endroits. L’administration publique a tourné au ralenti. Le premier jour, au centre islamique de Donka, puis à la Bourse du Travail, les syndicalistes ont rencontré respectivement les leaders religieux (Elhadj Mamadou Saliou Camara, Grand imam de Conakry; Mgr Vincent Koulibaly, Archevêque de Conakry) et le président du Conseil national du Dialogue social (CNDS), Dr Alia Camara, pour un dénouement heureux de la crise.
Les points de revendications des 13 centrales syndicales sont entre autres: la libération immédiate et sans condition de Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG); la révision à la baisse du prix des denrées alimentaires de première nécessité; l’application intégrale du protocole d’accord tripartite signé à la date du 15 novembre 2023; l’application intégrale du protocole d’accord sectoriel de l’éducation signé le 27 octobre 2023; la levée de la restriction de l’internet et la libération des ondes. Le mercredi 28 février, le journaliste syndicaliste Sékou Jamal Pendessa a été libéré après son procès en appel. Le mot d’ordre de grève générale illimitée a par conséquent été levé pour ouvrir un couloir de négociations avec le gouvernement et le patronat. Si l’on s’en tient à une note du président du Conseil national du dialogue social (CNDS), Dr Alia Camara, les négociations tripartites devraient redémarrer ce lundi 04 mars 2024.
Etienne Touré