Un atelier national débouche sur une stratégie ambitieuse pour un avenir numérique souverain
La Guinée vient de franchir une étape décisive dans sa marche vers la transformation numérique. Durant quatre jours, du 14 au 17 octobre, la capitale guinéenne a accueilli l’Atelier national d’évaluation du paysage de l’Intelligence Artificielle (AILA), organisé par le Ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Cet atelier a réuni les principales parties prenantes du pays — pouvoirs publics, secteur privé, universités et société civile — autour d’un objectif commun : évaluer le niveau de préparation de la Guinée à l’adoption, à la régulation et à la gouvernance de l’Intelligence Artificielle (IA).
Clôturant les travaux, la ministre Rose Pola Pricemou a salué un « tournant historique » pour la Guinée, estimant que « les conditions n’ont jamais été aussi favorables » pour faire de l’IA un levier de développement national.
Elle a rappelé plusieurs réalisations majeures qui traduisent la détermination du gouvernement :
L’inauguration d’un data center national conforme au standard Tier III, garantissant la souveraineté numérique du pays ;
Le rapatriement du domaine “.gn”, symbole de l’indépendance technologique ;
L’arrivée prochaine d’un second câble sous-marin, destiné à renforcer la connectivité et la résilience ;
L’extension du backbone national et son interconnexion avec les pays voisins.
Ces avancées s’inscrivent dans la vision stratégique Simandou 2040, qui fait des technologies émergentes un moteur du développement durable. La Guinée conforte ainsi sa position de leader africain, en accueillant le Transform Africa Summit 2025 (12-14 novembre) et en devenant le premier pays francophone à adopter la démarche AILA du PNUD.
Les échanges de cet atelier ont permis d’aborder les dimensions techniques, économiques, sociales et éthiques de l’Intelligence Artificielle. Les discussions ont notamment porté sur la protection des données personnelles, l’inclusion numérique, la cybersécurité, la gouvernance et les biais algorithmiques.
Face à ces enjeux, la ministre Pricemou a annoncé la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’Intelligence Artificielle, fondée sur des principes de transparence, responsabilité, inclusion, respect des droits humains et souveraineté numérique.
Cette stratégie s’articulera autour de six axes majeurs :
Élaborer une stratégie nationale d’IA éthique et durable, assortie d’objectifs clairs et d’indicateurs de performance.
Mettre en place un cadre juridique et réglementaire adapté aux défis de l’IA.
Former les talents guinéens aux métiers de l’IA, de la science des données et de la régulation numérique.
Renforcer les infrastructures : connectivité, centres de données et résilience énergétique.
Encourager l’innovation locale, en soutenant les start-ups, chercheurs et porteurs de projets.
Favoriser la participation citoyenne et la sensibilisation pour instaurer la confiance autour de l’IA.
En conclusion, la ministre a lancé un appel à la mobilisation de tous les acteurs publics, privés et communautaires afin que les engagements pris se traduisent en « actions concrètes, mesurables et impactantes ».
Avec cette initiative, la Guinée s’affirme comme un acteur émergent de l’Intelligence Artificielle en Afrique, déterminé à faire de la technologie un instrument au service du progrès, de la souveraineté et de l’inclusion.